Notre conviction : faire reconnaitre le prendre soin à côté du soin.

Lors des Assises du Vieillissementqui se sont tenues à Troyes, le 20 et 21 octobre dernier, le réseau Age d’Or Services a été heureux d’organiser dans sa ville natale, la conférence « Faire reconnaitre le Prendre soin à côté du Soin ». Ce thème est un point essentiel des propositions élaborées par le réseau Age d’Or Services pour l’avenir du secteur du Bien Vieillir au domicile.

Age d’Or, lors de cet évènement, a ainsi souhaité donner la parole à quatre invités issus du SOIN et du PRENDRE SOIN.

Nadine Delaplace, infirmière libérale et présidente URPS, Jérôme Delamotte, gérant de l’agence Age d’Or Services de Chauny, Charles Eullafroy, gérant de l’agence Age d’Or Services de Troyes et Maélis Anselin, directrice des opérations et du développement de la tête de réseau Age d’Or Services ont ainsi répondu à 3 questions.

Nous avons reporté ci-après leurs principaux propos :

Qu'a révélé la crise et que révèle-t-elle encore aujourd'hui ?

Charles Eullafroy, dirigeant Age d’Or Troyes estime que la crise inédite que nous connaissons montre sans conteste l'importance du domicile pour des raisons évidentes de sécurité et de lien social. Pendant ce confinement, la seule personne pouvant être présente plusieurs heures au domicile, a été et est encore souvent, l’intervenant en charge d'assurer une présence sur place rassurante ».

Jérôme Delamotte, dirigeant Age d’Or Chauny remarque que ses équipes ont été sollicitées pour de nombreuses sorties d’hospitalisation, pour des personnes encore très fragiles et nécessitant beaucoup de soins. Les pathologies étaient beaucoup plus complexes que d’habitude et demandaient des interventions assez lourdes. Nous avons collaboré avec les cabinets infirmiers pour assurer un retour à domicile le plus satisfaisant possible et notamment coordonner les interventions. Sans cette collaboration entre le soin et le prendre soin, le retour à domicile n’aurait pu être possible ».

 Nadine Delaplace, infirmière libérale et présidente de l’URPS Grand Est, confirme que la réactivité et la solidarité entre les intervenants à domicile a été essentielle pendant cette période, mais elle est également nécessaire au quotidien pour assurer une prise en charge optimale du patient. Prenons un exemple pour un changement de pansement, si celui-ci peut être réalisé juste après la toilette réalisée par une auxiliaire de vie, c’est vraiment l’idéal d’un point de vue soin et hygiène ».

Comment faire vivre le PRENDRE SOIN à côté du SOIN ?

Nadine Delaplace est convaincue que la coordination des services au domicile (entre SAAD, infirmiers, kinésithérapeutes et médecins généralistes) est incontournable pour avoir une connaissance globale de la personne et pour le bien être des personnes fragiles à domicile. Les patients et leurs aidants ont besoin d’être rassurés ; il est évident que cette connaissance de la personne dans ses habitudes de vie permet de rassurer. Il est donc indispensable de travailler en complémentarité avec tous les acteurs du domicile et particulièrement les services d’aide et d’accompagnement au domicile ».

La coordination des différents acteurs au domicile nécessite au préalable de bien identifier le rôle de chaque acteur.

 Jérôme Delamotte précise le rôle des services d’aide et d’accompagnement à domicile dans cette coordination : « Nous sommes l’interlocuteur de proximité qui organise le quotidien du proche aidé dans le respect de ses habitudes, de ses besoins et envies. Nous veillons et avons un rôle d’alerte auprès des autres intervenants, professionnels et des aidants. Dans ce cadre, nous soulageons aussi la famille, qui se libère de cette tâche et peut plus facilement reprendre son rôle « familial ».

A la suite de la reconnaissance du secteur du PRENDRE SOIN, de son rôle à côté du SOIN, quelles autres évolutions sont à réaliser pour rendre possible le Bien vieillir à domicile ?

Pour des raisons de simplification et de cohérence de la politique de l’autonomie – à ce jour, illisible et injuste - Age d’Or plaide, aux côtés des grandes fédérations du secteur, pour une politique nationale de prise en charge de l’autonomieavec l’énonciation de critères objectifs, qualitatifs et transparents pour les acteurs du secteur des services à domicile, notamment pour la délivrance des autorisations aux services d‘aide et d’accompagnement à domicile et pour lutter contre les distorsions concurrentielles entre acteurs.

Par ailleurs, Age d’Or préconise deux actions immédiates à porter dans la prochaine loi Grand âge et Autonomie : un tarif de prise en charge de la dépendance unique, à son juste prix ainsi qu’une évolution des services à domicile.

Age d’Or est en faveur d’un tarif de prise en charge pour les personnes fragiles unique sur le territoire, revalorisé pour permettre une juste rémunération des compétences et du métier des intervenants au domicile, avec un dépassement autorisé.

Figée depuis 2006, l’offre de services BORLOO des Services à domicile doit évoluer pour s’adapter aux besoins ; certains services ne font pas partie ou sont mal considérés dans la réglementation BORLOO

Prenons un seuil exemple : la technologie a évolué, comme l’appétence des personnes âgées au digital. La silver économie ne doit plus être qu’un sujet à la mode, elle doit recouvrir une réalité concrète et tangible. L’assistance informatique effectuée à distance doit être considérée comme un service Borloo, dans les mêmes conditions qu’une assistance au domicile du client.

 

Faisons-en sorte que les changements opérés au cœur de l’urgence, qui ont été vecteur d’efficacité et de fierté, inspirent une nouvelle organisation pour la suite et assure une meilleure prise en charge à domicile.

 

L’enjeu du devenir du secteur des services à la personne est primordial :

-Selon l’INSEE, le nombre de personnes de plus de 70 ans va passer de 9 millions en 2019 à 12 millions en 2030. Le nombre de seniors en perte d’autonomie sera de 3 millions en 2027. 90 % veulent vieillir à leur domicile, ce qui n’est pas possible actuellement.

-En outre, 350 000 professionnels supplémentaires devront être recrutés et formés d’ici 2025 selon le rapport de Myriam El Khomri.

-La crise sanitaire de la Covid19 qui a montré le rôle prépondérant des Services d'Aide et d'Accompagnement à Domicile au côté des infirmiers au Domicile a également souligné combien ce métier était le grand oublié du secteur du médicosocial.

-Et pourtant, la promesse d’une loi Grande âge et Autonomie est encore une fois reportée.

 

 

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